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Les bonnes pratiques professionnelles sont étudiées, recensées, imitées et enseignées. Les formations de Management peuvent passer pour des successions de Lapalissades ou un agglomérat de principes de bon sens. Il apparait en effet évident que «un chef doit donner l’exemple», «il faut croire à ce que l’on dit et fait», «un bon manager respecte et écoute les autres»...

Méthode de l’auto con-gestion

Méthode de l’auto con-gestion

 

Je vais vous présenter aujourd’hui la méthode de management à la con dite de « l’auto con-gestion ». Cette méthode est relativement simple à mettre en œuvre et elle est relativement efficace, ou nuisible selon qu’on la pratique ou qu’on la subit. Il est également possible de s’en défendre lorsque que l’on est aguerri. J’ambitionne de vous convaincre de ne pas la pratiquer (en restant vigilant) et également de vous immuniser. Il n’est pas interdit par ailleurs de trouver cela divertissant.

 

Commençons par un cas pratique


Un cadre très expérimenté se voit confier un nouveau dossier. Il s’agit d’un dossier simple (pour ce cadre) et rapide (quelques jours de travail). Le cadre rend visite au client (un déplacement à plusieurs centaines de kilomètres du bureau), prend connaissance du dossier, organise et planifie le projet. Il se rend compte alors que le client est bien loin de son bureau et de sa maison, qu’il est tout petit (toute petite entreprise très peu connue et avec peu d’influence sur le marché et un chiffre d’affaire très modeste) et que le client n’est pas commode: il n’est pas bien méchant mais c’est tout simplement un « client difficile ».

Quelques jours plus tard, un nouveau dossier survient. Il s’agit d’un nouveau client très prestigieux, d’un projet avec un budget très important, très proche du bureau et de la maison et avec une équipe très sympathique.

Il s’entend que le cadre en question dispose des moyens requis pour mener à bien ces deux dossiers de manière satisfaisante pour chaque client.

C’est à ce moment que la question éthique se pose :
Un employé peut-il négliger un client pour en sur-satisfaire un autre selon que cet autre constituera une expérience professionnelle plus prestigieuse ?

Le cadre en question ne se pose pas ce type de question, il est certifié au niveau grand maître en management à la con. Il décide donc de « planter » le premier client et c’est bien entendu là que la méthode de « l’auto con-gestion » intervient.

Notre cadre s’élance donc alors dans le nouveau projet. Il rencontre le client, organise et planifie le projet. Il prend alors bien soin d’organiser d’importantes réunions et de prendre des engagements nécessitant son implication à plein temps sur la période où il avait pris d’autres engagements personnels concernant le premier projet. Il lui devient alors impossible de respecter les deux engagements. Il est à noter à ce stade de l’histoire que le nouveau client n’était pas du tout pressé et que l’employeur de ce cadre n’avait pris aucun engagement préalable en ce qui concerne le planning du nouveau projet.

Une fois le dilemme mis en place, notre bon cadre s’empresse d’alerter le top manager de son entreprise de la difficulté qui se présente. En effet, en référer au top manger évite une perte d’efficience considérable puisque l’on évite d’en parler à son chef qui en parlera ensuite à son chef et ainsi de suite jusqu’au top manager. Et puis c’est toujours plus prestigieux de traiter directement avec le boss. Ce qu’il y a également de pratique avec les chefs lorsque l’on saute plusieurs échelons, c’est qu’ils ne sont pas au fait des détails de chaque dossier et qu’il est plus aisé de les embrouiller (En effet, pour quelle raison le chef n’accorderait il pas toute la crédibilité due à son rang à un cadre fidèle et dévoué ?). Enfin, un top maganer peut être plus sensible qu’un chef « intermédiaire » à la nécessité de chouchoutage des clients les plus prestigieux. C’est quand même super d’avoir des cadres qui savent anticiper les problèmes et qui alertent lorsqu’un risque concerne un client « important ».

Notre bon cadre a donc par cette manipulation transféré le « problème » qu’il a sciemment créé à un top manager qui va le faire redescendre à un manager plus directement concerné. Le manager n’a plus alors qu’à confier le premier projet (celui du « petit » client) à un autre cadre.

Outre le coté éthique du problème, le second cadre doit reprendre un dossier en cours, annoncer au client (« difficile ») qu’il change d’interlocuteur et que le planning doit être décalé. Le cadre manipulateur a quant à lui pu se débarrasser d’un projet peu intéressant tout en se faisant remarquer favorablement par le top management.

 

Modélisation de la méthode 


J’ai choisi d’appeler cette pratique « méthode de l’auto con-gestion » parce que le manipulateur met en place seul et sciemment le blocage des deux projets : une auto congestion qui est con = une auto con-gestion.

Le principe de cette méthode est très simple :

Si le manager souhaite se débarrasser de l’un de ses dossiers, il n’a qu’à faire en sorte qu’il ne puisse pas le traiter sans indisposer un autre client que les chefs ne souhaitent pas mécontenter. Le management n+x n’a plus alors qu’à dénouer tout cela.

 

Il s’entend, que comme pour tous les sujets évoqués sur management à la con .com, l’anecdote est 100% véridique. Il s’agit donc d’un exemple réel de mauvaise pratique professionnelle et j’espère qu’il pourra renforcer votre vigilance.

 

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