La délicate question de la transparence
Faut-il être transparent sur tout ? Faut-il n’être transparent qu’en ce qui concerne ce qui est technique et garder pour soi ce qui concerne les opinions et les émotions ? Faut-il masquer systématiquement tout ce qui est personnel ou inconnu de ses interlocuteurs et distiller ses vérités selon ses intérêts du moment ? Ou faut-il alors doser à chaque instant son degré de transparence selon les circonstances ?
Quel rapport entre ces questions et le management à la con ?
Et bien parce que la relation de chacun au concept de transparence fait partie du management et que ce sujet est rarement évoqué avec … transparence.
Commençons par quelques vérités sur les conséquences de ces postures.
.La transparence totale a quelque chose d’héroïque qui donne des ailes à qui la pratique.
.La transparence au sujet de ses faiblesses peut se révéler une arme retournée contre soi, exercée par quelqu’un d’inamical et déficient en éthique.
.La transparence au sujet de ses atouts peut également se révéler une arme retournée contre soi, exercée par un concurrent, qu’il soit externe ou interne à l’organisation.
.La transparence concernant la cause d’un problème peut, en plus de se révéler une arme contre soi, irriter les interlocuteurs subissant le problème.
.La transparence totale, lorsqu’elle n’est pas confondue avec de la naïveté est un très fort catalyseur de confiance. Et la confiance est un atout majeur pour le management.
.En corollaire, l’opacité totale voire l’enfumage et la duperie détruisent rapidement la confiance pour longtemps.
. La transparence dosée de-ci de-là selon la situation induit de la méfiance qui s’accroît avec le temps.
Mais au fait, dire à quelqu’un que l’on ne peut pas être transparent sur un sujet donné ; est-ce de la transparence ?
Selon moi, oui.
Etre transparent ne signifie pas nécessairement tout dire à tout le monde sur tous les sujets.
Le tout est de convenir avec ses interlocuteurs des domaines concernés par la transparence. Dès lors, les bases étant posées, une relation de confiance peut être instaurée tout en préservant des espaces d’intimité, personnels ou professionnels.
A titre d’exemple, il est possible de communiquer à un client les ingrédients d’une recette tout en lui disant que l’on souhaite garder secret les proportions car il s’agit d’une recette spécifique à cet établissement.
Cette convention peut qui plus est être tacite, dès lors qu’aucune ambiguïté n’existe.
Par exemple, il serait futile, lors d’une interview, de demander à un président de la république, les codes d’activation de la bombe atomique.
Le secret de la transparence, c’est qu’il faut être transparent sur la transparence.
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